Les rendez-vous du SA13 #4


De quoi parle‐t‐on quand on parle de projet ?
De l’architecte, du bricoleur.

Mercredi 6 avril | 19h | SA13 


> Intervenant
Jérôme Guéneau | Architecte, maître assistant à l’ENSA-M, chercheur Centre Norbert Elias UMR 8562 – EHESS Marseille

> Un lieu de débat et d’échange, le RV sur la profession se poursuit pour les prochains mois avec des thèmes qui touchent à la diversité de la pratique. Les professionnels de l’architecture, de la ville et de la construction sont invités à partager, d’une manière informelle, leurs points de vue et leurs expériences sur le thème proposé par chaque RV.

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> S’agissant de s’inscrire dans la suite des débats initiés par la SA13 sur le « métier » de l’architecte, son devenir et ses mutations prévisibles « [...] (son) rôle, (sa) place et les limites (des) de ses compétences », je proposerai de lancer la discussion sur ce qui semble aller de soi, ce qui parait être au cœur du métier, ce qui en légitime l’exercice, l’idée de projet « De quoi parle‐t‐on quand on parle de projet ? »
La notion de projet est commune à de nombreux métiers, de l’architecte, du designer, de l’ingénieur, de certains artistes, etc. mais peut s’appliquer tout autant à des pratiques de loisirs ou d’économie domestique, cette notion, portée dans la langue commune, peut caractériser, tout objet, action et situation en devenir.
Mais le commun des pratiques de l’architecte, du designer, de l’ingénieur, c’est que tous portent un projet en tant que leur projet, leur « [...] idée n’attend pas, pour agir, de se réaliser en acte. » (1) Le projet entendu comme visée, futur antérieur à toute production et qui a une existence propre, intention décidée a priori qui commande une exécution, est ce qui fonde sa légitimité en droit. Et c’est à l’expression du projet, l’unicité de son expression qu’on reconnait son auteur. Mais hors de l’ethos artistique associée à la figure téléologique de l’auteur, le projet est l’expression d’une production du travail organisé « [...] fait d’une catégorie particulière de travailleurs spécialisés » (2)
Il s’agirait donc de réinscrire les métiers de l’architecte dans une histoire du travail divisé et dans cette histoire chercher à en caractériser les pratiques et discours de légitimation. On peut convoquer pour commencer à instruire cette histoire, la figure du bricoleur, ce qui le caractérise ; l’échange non marchand, la promesse qu’il engage dans le don et la singularité irréductible de sa production mais défaite des qualités d’auteur...
Par comparaison de leurs actions, celles de l’architecte et du bricoleur, dans et hors de l’organisation légiféré du travail, par couples d’oppositions, on peut essayer de caractériser leurs pratiques et les situer dans des espaces à l’intérieur desquels ou contre lesquels leurs rôles se justifient.

Jérôme Guéneau

(1) Alain Bublex, Elie During Le futur n’existe pas : rétrotypes Éditions B42 2014
(2) Pierre‐Michel Menger Le travail créateur – S’accomplir dans l’incertain - Coll. Hautes Études - Seuil/Gallimard 2009

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Synthèse RV #4
Synthèse RV #4